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La symbolique du filet d’oignons

la-symbolique-du-filet-d-oignonsJe pense que tout le monde sait que nous fonctionnons comme des oignons : nous avons des “pelures”, un emballage, soigneusement posés là, sur nous, autour de nous. Pour réussir à atteindre la partie comestible de l’oignon, il est nécessaire de l’éplucher soigneusement, de lui enlever une à une chacune des ses pelures. Pour nous c’est la même chose : nous devons nous débarrasser de nos “pelures”, progressivement, les unes après les autres, afin d’atteindre notre cœur, ce que nous sommes réellement, notre être profond.

Ces couches de pelures d’oignon nous enrobent, nous entourent, parfois depuis si longtemps que nous ne les voyons même plus. Elles se sont installées sur nous, au fur et à mesure de notre progression dans la vie. Beaucoup de ces “couches” sont apparues durant l’enfance, période où nous nous sommes construits, période aussi où nous avons commencé à réagir face aux évènements, période où il a fallu bien souvent nous protéger de l’extérieur. Alors, nous les petits oignons, avons construit cette carapace de pelures autour de nous. Cette carapace est une parade à nos blessures, à toutes ces choses pour lesquelles nous n’avions pas les armes pour les balayer d’un simple geste de main. Un très bon livre explique à merveille ces blessures sur lesquelles nous nous construisons : il s’agit des “Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même” de Lise Bourbeau. Ainsi, d’après elle, il existe cinq blessures sur lesquelles nous nous construisons tous. Nous avons tous un peu des cinq, mais une ou deux sortent en général du lot. L’idée c’est de prendre conscience de ces blessures afin d’arrêter de réagir aux évènements systématiquement en fonction d’elles. Et de commencer à être réellement soi.

Il arrive en général un moment dans notre vie où nous réalisons que cette carapace est très pratique pour nous protéger, mais qu’elle nous empêche aussi d’être “vrais”, d’être réellement nous-mêmes. Car chacune de ces pelures correspond à des schémas qui se sont mis en place à l’intérieur de nous en réaction à notre entourage. Nous avons inventé, créé tout un système de défense bien confortable mais qui nous empêche aussi d’être la personne que nous sommes réellement. Et bien souvent il arrive un moment où nous avons envie que cela cesse. Nous nous attaquons alors à l’épluchage de notre oignon….

L’épluchage de l’oignon

Commence alors un long périple à l’intérieur de soi-même. Et une grande aventure. Car nous ne savons pas à l’avance combien de couches de pelures possède chacun de nos oignons. Nous les enlevons une à une, parfois seuls grâce à nos prises de conscience, parfois accompagnés de thérapeutes quand l’épluchage est trop douloureux. Et plus nous nous “déshabillons”, plus nous nous sentons légers, plus nous avons envie de poursuivre ce chemin. Puis arrive le moment où nous nous approchons de la chair de l’oignon. Là, un phénomène étrange apparait : cet oignon nous pousse à pleurer ! Plus nous nous approchons du cœur, plus nos émotions sont à vif. Il se peut même que nous ayons envie de tout arrêter, de remettre notre manteau de pelures si chaud pour l’hiver ! Mais si nous gardons notre cap, quel bonheur de se sentir enfin libéré de ce qui nous encombrait, voire nous empoisonnait la vie !

Alors, notre oignon mis à nu, nous sommes tout contents et satisfaits. Jusqu’à ce qu’on tourne la tête un peu plus sur la gauche (ou la droite) et qu’on s’aperçoive qu’un nouvel oignon nous tend les bras….. Arrggggg !! Non ! Mais je croyais que c’était fini l’épluchage ! Et bien non, car chaque oignon est comme un “dossier”. Et nous avons en général en nous de nombreux dossiers à traiter ! Heureusement, nos dossiers, comme les oignons, n’ont pas tous la même taille : certains sont très gros, certains sont très petits. Par contre, on n’y coupe pas, tous les oignons ont d’innombrables couches à retirer !

Les oignons gigognes

Il y a un même des oignons “gigognes”. Vous savez, parfois, quand vous coupez un oignon, en son cœur, vous allez trouver un autre “petit oignon”, comme s’ils étaient imbriqués l’un dans l’autre, comme si le dossier principal avait un sous-dossier ! A l’intérieur de nous c’est pareil ! Nous avons le dossier principal mais aussi tout plein de sous-petits-dossiers à régler. Je me souviens personnellement d’avoir dit à une amie quand ma fille est née, que je sentais que cette naissance représentait l’aboutissement d’un long travail réalisé sur mon “dossier” maternité, à mon avis mon plus gros dossier à traiter dans cette incarnation. Je me disais donc que j’allais enfin pouvoir souffler un peu en attendant le prochain dossier. Mais c’était plus complexe que ça ! En effet, quelques semaines après sa naissance, j’ai fait une mastite (une inflammation du sein) pendant laquelle une grosse colère vis-à-vis de ma propre mère est remontée. Je venais de toucher du doigt mon “sous-dossier”, mon “petit oignon au cœur du gros”…

La bonne nouvelle c’est que même si ce chemin est long et fastidieux, il est réellement porteur d’allègement et de mieux-être. Notre chemin, une fois débarrassé de ce qui l’encombre, devient beaucoup moins sinueux et nous pouvons alors avancer sereinement. Mais encore faut-il avoir commencé le travail, encore faut-il avoir eu envie d’ouvrir le filet d’oignons pour s’y “attaquer”. Car nos oignons sont à la base tous bien rangés dans leur filet, filet que nous transportons tous, accroché au bout des doigts d’une main. Imaginez la sensation physique que cela peut provoquer : un filet d’oignons d’un kilo que vous transportez absolument partout avec vous. Vous le trimballez, voyagez avec, faites du sport, vos courses, allez travailler, etc… avec ce filet au bout des doigts. Dans quel état se retrouveraient vos doigts ne serait-ce qu’au bout de quelques jours ? Ils seraient certainement coupés, cisaillés…

La symbolique du filet d’oignons

Imaginez alors ce qu’il se passe à l’intérieur de vous à force de trimballer ce sac rempli de blessures non guéries, de meurtrissures en tous genres, de réactions diverses et variées mais qui ne vous appartiennent pas ou plus…. A l’intérieur de vous, c’est comme au bout de vos doigts : tailladé, meurtri, blessé. Oui mais, inconsciemment, nous sentons bien qu’ouvrir ce filet d’oignons, c’est un peu comme ouvrir la boite de Pandore ! Nous ne savons pas exactement ce qui s’y trouve mais nous savons bien que l’ouvrir va nous demander beaucoup de travail sur nous-mêmes ! Et puis, le filet lui-même ne va pas se laisser ouvrir facilement. Vous avez déjà essayé de “craquer” un filet d’oignons avec vos doigts ?! Pas simple et surtout très douloureux ! Il est nécessaire d’utiliser le bon outil, comme une paire de ciseaux ou un couteau bien aiguisé et “d’opérer” dans le bon “angle d’attaque”. Bref, ça se peaufine l’ouverture d’un filet d’oignons ! Presque ça se mérite. Mais il faut aussi avouer qu’une fois le filet ouvert, une fois notre oignon épluché, et une fois notre oignon coupé et revenu à la poêle, notre plat aura tout de même une toute autre saveur !

Alors, si vous avez envie que votre vie soit plus douce mais aussi qu’elle ait plus de goût, n’hésitez plus ! Ouvrez votre filet d’oignons et commencez sans plus attendre un épluchage en règle de tous vos oignons. Débarrassez-vous de ce qui vous empêche d’être vous. Accrochez-vous sur ce chemin parfois difficile et fastidieux, mais qui, vraiment en vaut la peine ! Car une fois toute cette place nette faite à l’intérieur de vous, vous n’aurez plus qu’à prendre vos pinceaux et à commencer à créer la vie que vous souhaitez vivre, débarrassée de tous vos oripeaux, une vie aux petits oignons, quoi !

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