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Mon gourou, à la vie, à la mort!…ou pas!


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gourouEntre fascination et respect, nous sommes parfois attachés à des maîtres penseurs, des personnes charismatiques dont le discours nous séduit, nous parle et nous touche. La fascination peut induire une perte de repère et de contrôle de soi-même.

Qu’est-ce qu’un gourou ?

Si l’on traduit littéralement le lot sanskrit, « gourou » signifie « lourd ». Il représente donc un « homme de poids », un soutien efficace et de confiance. Il s’adresse à l’intériorité de ses disciples et les aide à se relier au Divin. Le gourou peut enseigner sans pour autant être endoctrinant, il peut guérir sans être médecin, il peut écouter et entendre sans être thérapeute.

On distingue trois sortes de gourous : le gourou supérieur (le Divin), le gourou intérieur (il est en chacun de nous), le gourou extérieur (ce que l’on voit du gourou, son enveloppe externe).

Et voilà où le bas peut blesser : si l’on s’attache trop à cette enveloppe (charnelle ?), on s’attardera uniquement sur des atouts superficiels : charisme, beauté physique, belles paroles, etc… Ce passage d’attachement « primaire » est naturel et souvent inévitable lorsque l’on rencontre son premier gourou. En effet, s’émerveiller de la beauté physique d’un être ne demande aucun effort, seules la magie et la fascination opèrent. Mais pour comprendre et adopter le discours, la pensée, l’enseignement d’un maitre, il faut du temps et de la patience.

Le danger de la fascination

Le vrai risque face à un gourou, c’est de perdre son libre arbitre. Et ceci est vrai, que l’on parle de vrais maitres ou de charlatans autoproclamés gourous ! En effet, le maitre montre une voie, un chemin. Libre à chacun d’écouter son cœur et de décider de le suivre ou non. Il sera bien sûr d’autant plus dangereux de se laisser séduire par un soi-disant maître à penser qui ne s’intéresse car votre porte-monnaie !

Mais même dans le cas de vrais gourous, de vrais maîtres spirituels, le danger existe. En effet, la perte de libre arbitre peut nous déposséder de notre être profond : nous ne réfléchissons plus par nous même mais suivons naïvement, sans réflexion aucune les enseignements prodigués. Nous devenons des suiveurs, des brebis, des moutons.

J’irai même jusqu’à dire que le Monde de la Spiritualité peut devenir un Gourou délicat. N’avez-vous jamais rencontré quelqu’un qui, à force de voir, d’entendre, de lire des discours dégoulinants d’amour sucré et rose à souhait a fini par en perdre tout discernement : tout n’est qu’amour, la violence devient amour, la colère devient amour, la bêtise devient amour. Je crois que dans ces cas extrêmes, il y a une volonté, certainement inconsciente de nier ses difficultés et ses douleurs.

Il me semble que lorsque l’on devient « accro » à un gourou, c’est pour les mêmes raisons injustifiées : nous sommes fragilisés par la vie et ses épreuves, nous cherchons écoute, compassion et surtout un chemin à suivre. Le gourou peut vite devenir une espèce de bouée de sauvetage, ou un médicament contre les bleus au cœur.

Personnellement, je dois avouer que la psychothérapeute qui m’a suivie il y a quelques année était devenue mon gourou : tout ce qu’elle me disait était parole d’évangile car j’avais besoin à ce moment là, d’entendre les mots qu’elle prononçait, j’avais besoin qu’on m’écoute, qu’on porte attention à ma douleur et que l’on me montre des clefs pour en sortir. J’avalais goulument toutes les lectures inspirantes qu’elle me proposait, j’approuvais tous ses discours…Attention, il n’y avait rien de malsain, de son côté, elle n’a jamais débordé de son cadre, mais, de moi-même, j’étais sous en emprise!

Gourou, oui, mais humain aussi!

Je crois sincèrement que le vrai gourou, qui enseigne en pleine ouverture de cœur, se doit, lorsqu’il voit ces personnes s’accrocher à elle éperdument, de les prévenir. C’est d’ailleurs ce qu’exprime Amma lorsqu’elle explique qu’il n’y a aucune raison de la suivre physiquement. Elle est avec nous, tout le temps, partout, son discours et son enseignement nous accompagnent au quotidien, comme un fil conducteur.

Et puis, je crois aussi que nous avons le droit de ne pas être d’accord avec tout ce que notre gourou proclame. L’aveuglement n’est pas bon. Le gourou, tout divin qu’il est, a aussi cette enveloppe charnelle, comme la nôtre qui parfois peut lui faire défaut ! Ses erreurs sont certainement rares mais tout de même potentielles.

Mon gourou, mon pote!

Enfin, il me semble qu’il ne faut pas oublier quelque chose d’essentiel : nous avons tous en nous une part de divin, notre gourou intérieur. Nous somme donc, sur ce plan, à égalité avec tout gourou extérieur. Ainsi, il est plus que sain de traiter notre gourou d’égal à égal. La relation m’en semble totalement apaisée, loin de toute fascination malsaine. Le gourou devient un ami, un copain, un pote même !

Je crois d’ailleurs, que nous sommes tous le gourou de quelqu’un un jour ou l’autre. Nous pouvons tout simplement avoir un discours séduisant pour telle personne à ce ce moment de sa vie, nous pouvons paraitre tellement charismatique pour telle autre, nous pouvons être un bel exemple à suivre de part notre discipline de vie ou nos expériences.

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